Communauté française
J’essai d’écrire un peu le matin, avant de partir au travail. Le trajet jusqu`au bureau est court, je peux prendre mon temps le matin. Je quitte donc vers 8h00 pour arriver à 8h15, c’est tranquille. C’est d’ailleurs le seul avantage de cet hôtel, situé entre deux branches de périphérique. Le bruit est incessant du soir au matin. J’ai pourtant changé de chambre, cette fois-ci j’ai refusé la chambre luxe, que l’hôtelière réserve aux étrangers, plus grande et mieux aménagée que les autres chambres, il est vrai, un peu plus chère aussi, mais surtout située sur l’avant du bâtiment, sur l’avenue. Le bruit est terrifiant ! Ma première chambre dans cet hôtel était située au dernier étage, assez spacieuse aussi, pourvue d’une fenêtre sur la cour. Malheureusement la proximité de l’aéroport apporte un autre désagrément : tous les avions passent à quelques dizaines de mètres de la chambre en décollant !
Je n’ai toujours aucune piste pour un appartement. Lundi soir j’ai rencontré Pierre, architecte qui dirige une agence vietnamienne dans le quartier. À plus de cinquante ans, le voilà affublé d’une étrange smala : une femme, qui avait déjà deux enfants, et un tout nouveau fils, de 6 mois à peine. Il habite dans une maison qui se veut « standing » dans Than Phu, 200 m2 sur deux étages, une grande entrée qui combine le salon de réception cher aux asiatiques et une énorme cascade de végétation sur la gauche, un peu misérable car mal entretenue. La maison est grande et pleine de volumes, mais les canapés sont défraîchis, un coup d’oeil à la salle de bain fait frémir : Comme si la maison n’avait pas été terminée, elle est pourtant pourvue d’une impressionnante cuisine intégrée et d’un frigo gigantesque, la salle d’eau sert aussi à faire la vaisselle… à même le sol ?!
Ce monsieur héberge donc sa femme et des enfants, plus un nombre indéfini de parents. Il est arrivé au vn quelques mois avant Elsa, et l’a rencontrée au café Ete lorsqu’il habitait encore Hanoï. Impression mitigée concernant ce gars: vu sa grande activité sur le forum Vietnam, et les messages insignifiants qu’il y poste, il doit s’ennuyer à mourir, isolé dans ce quartier. Alors quand il a vu mon annonce pour y chercher un logement il a sauté sur l’occasion pour me rencontrer. Moi qui penser trouver quelque chose à travers lui ! Je pense qu’il est relativement isolé dans son boulot et sa vie de famille, et qu’il a finalement peu de contacts.
D’ailleurs il est bien mis au rythme par madame : chez lui on mange à 19h, ça plaisante pas.
D’où la question : est-ce une bonne idée d’habiter Tan Binh, quartier sans aucun étranger ? Ce n’est pas une bonne façon de s’isoler ? À part pierre, aucune rencontre d’expat pour l’instant. Entre les dialogues de sourd avec les vietnamiens (surtout les commerçants et les hôteliers) et les discours ultra libéraux de Ly, il faudra certainement trouver d’autres interlocuteurs pour survivre !