La tigresse et l’éléphant
Hier, Elsa rentrait de la bibliothèque française en s’excusant de n’avoir pris que des bouquins pour son boulot. Déception : la tigresse est allée à la source sans avoir pensé aux siens.
Plus tard elle sort un petit volume de la besace qui lui sert de sac à main, laissant échapper un « bah si, y a ce bouquin ». Je ne demande pas mon reste et j’attrape le volume. Et quel bonheur, je découvre une pépite.
Car il faut bien l’avouer, les bonnes BD, celles qui touchent et émeuvent, qu’on relit avec plaisir plusieurs fois de suite à différentes vitesses, qu’on décortique et dont on parle plus tard, celles qu’on souhaite faire découvrir aux autres, ces bijoux de BD sont rares (surtout sous les tropiques). Et c’est pas faute d’en avoir lu et d’avoir écumé les bacs et d’être réceptif à toutes les nouvelles formes de graphisme et de narration. Mais dans ce genre, comme dans la littérature ou le cinéma, 80% de la production donne envie de pleurer.
L’Éléphant, de Isabelle Pralong. Un dessin net et expressif, une histoire bien menée. Une apologie des rencontres fortuites, des instants de bonheurs partagés avec ses enfants, un regard sans concession de la quarantaine au visage marqué, changeant au rythme de la fatigue, des soucis et du bonheur.
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