Saint Nicolas
C’est la saint Nicolas en France. Les premiers vrais jours d’hiver, la gelée blanche dans les prés, et surtout la soir de la Saint Nicolas le fameux chocolat chaud et les « mannela », petits pains en forme de bonhomme, qu’enfant on mange avec beaucoup de science: d’abord une jambe, puis un bras… pour garder le plus moelleux, le corps, pour la fin !
À Saigon il fait toujours aussi chaud en journée, le soleil tape fort. La différence de température entre l’intérieur et l’extérieur est d’ailleurs étourdissante.
Hier soir tournée classique dans le quartier: recherche d’un restaurant, d’un lieu où acheter le petit déjeuner (des briques de lait) et petits pains. Comme souvent, ne sachant pas vraiment ce que je voulais et où acheter, j’ai tourné un bon moment avant de tout rassembler. Je suis vraiment un des seuls étrangers dans le quartier et les gens le font bien sentir. Regard interrogateur, amusé, circonspect, sidéré…
Le clou de la soirée d’hier c’était le paiement des petits pains. La vendeuse au guichet était tellement étonnée de voir un Tay dans sa boutique qu’elle en a oublié de me donner le prix. Je savais pour combien j’en avais, je lui ai tendu un billet. Le montant n’était pas suffisant, et une jeune vendeuse de 1 mètre 10 environ a tenté de me le faire comprendre de façon assez insistante, alors même que je faisais mine de chercher de la monnaie pour payer le reste, en me criant dessus « not enough money, not enough money, five tousand, five tousand… ». À ma grande surprise, elle ne cessait pas de brailler de la sorte même après lui avoir tendu un billet de 5000… Finalement j’ai compris qu’il lui fallait 500, elle accueil le billet avec un regard plein reproches, comme si j’avais essayé de la voler. J’ai quitté la boutique fourbu et désespéré, en me promettant de ne plus jamais y remettre les pieds. Je préfère de loin la boulangerie un peu au-dessus dans la rue, dont les vendeuses ne parlent pas un mot d’anglais, mais qui n’oublient pas de m’indiquer le prix que je leur dois.