LCD SOUNDSYSTEM et MINIMALCOMPACT
2004
LCD Soundsystem, Minimal Compact, L’Amour à Trois Paris (France) du : 28 |
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Homos, bobos, prolos, minots, vieux beaux, affreux jojos et autres animaux s’étaient donné rendez-vous ce dernier dimanche d’août dans le Parc de la Villette, pour la seconde partie du festival feed back, manifestation diurne à l’initiative d’un célèbre fabricant de jeans espagnol.
On avait hâte de revoir ce groupe dont tout le monde parle depuis des mois, qui n’a que quelques maxis à son effectif, mais dont le leader s’est fait un nom sur la scène rock mondiale. James Murphy et son groupe LCD Soundsystem viendraient donc ensoleiller cet après-midi grisâtre, avant que Samy Birnbach et les siens n’envahissent la petite scène soumise aux tracas du climat. Avant les new-yorkais, L’Amour à Trois ponctuait son warm-up de galettes obscures et mythiques de Sonic Youth (aperçu l’avant-veille à Rock en Seine), DJ Assault ou encore John Lennon. Eclectique et sans frontières. L’ultime chanson d’amour Jealous Guy allait faire place au groupe américain, déjà aperçu dans de très bonnes conditions à Benicàssim ainsi qu’à Saint-Malo. Rien de transcendant visuellement (James Murphy une main dans la poche, la petite Nancy Whang cachée derrière son clavier), mais une grosse pêche au niveau du son : électro mutante sur Losing My Edge, dance-rock avec The Beat Connection, rock’n’roll déviant sur Give It Up et punk digital pour le stupide Yeah. D’autres extraits du « debut » album à sortir viendraient en outre rassurer les aficionados du label DFA, même si on eut préféré par le passé les performances des Rapture, autrement plus démonstratives.
Après ce bref show, le collectif L’Amour à Trois (pratique sexuelle en vogue ?), malgré une pluie battante et un froid de canard dignes de la Bretagne, avait fort à faire pour contenter un public mixte venu profiter des dernières opportunités de l’été. The Undertones, Soulwax, The Gun Club, Alter Ego, The Beatles, Two Lone Swordsmen, The Stranglers, The Buff Medways ou encore Hot Hot Heat passeraient dans les mains de ces DJs, avant que ne déboulent sur scène les plus attendus du jour, Minimal Compact. Auteurs de trois albums studio dans les années 80 (dont Deadly Weapons il y a tout juste 20 ans), les membres originels d’origine israélienne se sont reformés voici deux ans à la demande des fans : Samy Birnbach (aka DJ Morpheus) au chant, Berry Sakharof et Rami Fortis à la guitare, Malka Spigel à la basse et Max Franken à la batterie. Ce petit monde a bien survécu au raz-de-marée électronique, proposant encore aujourd’hui un beau concentré d’énergie, mélange improbable entre traditions proche-orientales et sonorités occidentales. Oscillant entre new-wave et punk-funk, avec des morceaux tels que Next One is Real, Statik Dancin’ ou Deadly Weapons… Une performance hallucinée, saluée à sa juste mesure par un public de connaisseurs.
Les vieux étaient décidément dans la place… |