Outils

A l’occasion des 3 ans de la disparition de mon père, j’aimerais évoquer l’un de ses nombreux centres d’intérêts. Souvenez-vous, il s’était passionné tour à tour pour l’archéologie, l’informatique dans les années 80, l’astronomie, les mathématiques modernes et la musique baroque début des années 90 et plus tard pour les motocyclettes de collection, les moteurs à combustion et les machines outils, sans oublier la littérature espagnole et Don Quichotte dans les années 2000 (ces passions se matérialisaient la plupart du temps par une accumulation vertigineuse – à nos yeux d’enfants – de revues, livres et essais sur les sujets étudiés). Malgré ces phases, il a toujours eu un faible pour les outils achetés pour 2 sous chez Emaüs, passion certainement initiée par l’accumulation d’outils laissée par son propre grand-père dans son ancienne forge. Il aimait particulièrement les outils affichant leur histoire : soit marqués des initiales de leurs propriétaires ou ceux qui, de par leur usure, montraient les stigmates de leur vie active. Cet intérêt pour l’interface homme-outil se manifestait d’ailleurs par une autre obsession, celle des manches d’outils, qu’il préférait fabriquer lui même à partir du matériau brut, un tronc bien droit de jeune merisier, qui garantira à la hache une résistance et une flexibilité, combinaison garantissant la longévité du manche sur les chantiers de fendage les plus intenses. Des ébauches de manches trainaient d’ailleurs toujours au coin de l’établi au milieu des copeaux, dans différents stades de fabrication.
Alors voici une partie de cette collection d’outils, photographiés en 2008.