Je ne vous ai pas parlé de ma Honda Dream II Super Plus ? Le couteau suisse de la mobylette, l’estafette des ruelles vietnamiennes, véritable 2CV à deux roues par sa polyvalence et sa robustesse ?
Peut-être qu’à l’image des ingénieurs de chez Citroën qui, selon la légende, avaient développé la fameuse 2CV à partir d’un cahier des charges « applicatif » succinct et efficace, selon lequel la voiture devait offrir quatre places assises, 50 kg de bagages transportables, 2CV fiscaux, traction avant comme les 11 et 15/Six, 60 km/h en vitesse de pointe, boîte à trois vitesses, facile d’entretien, possédant une suspension permettant de traverser un champ labouré avec un panier d’œufs sans en casser un seul, et ne consommant que 3 litres aux 100 kilomètres. Elle doit pouvoir être conduite en sabot, par un débutant ou une femme…, les ingénieurs de Honda partirent d’un postulat encore plus ambitieux, certainement pris pas la fièvre de la surenchère: pouvoir transporter à la seule force de son mono 90cc une famille asiatique moyenne (2 adultes, 2 enfants) conduisant en tongue, ou 1 adulte et 5 porcelets (ou chiens en cage), ou 10 poules, ou 1000 oeufs, ou 1 frigo moyen et une télé ou 1 frigo combiné… sur deux roues et pour moins de 1000 usd véhicule neuf. Toujours est-il que ma brave Honda Dream, alias family vehicle comme l’indique le sticker au-dessous de la selle, un rien démodée face aux Honda SH, @ et Air Blade, fait bravement son boulot.
Achetée neuve voilà bientôt deux ans, les seuls entretiens offerts ont été une bonne vidange de temps en temps, un réglage de chaîne et une goutte d’huile sur l’articulation de la béquille. Seul son look un peu rétro ne colle pas parfaitement à l’étiquette du parfait directeur d’entreprise que je suis, mais qu’importe je suis étranger ! :°
Quelle n’a pas été ma déception de constater ces derniers mois que la batterie présentait des signes de faiblesse, jusqu’au point critique de ne plus pouvoir klaxonner au ralenti. En ces temps de rappels dramatiques chez Toyota, la qualité japonaise est-elle à remettre en cause même pour les machines les plus rudimentaires ? La fiabilité de l’électronique allait-elle être à nouveau trainée dans la boue ?
J’ai décidé d’en avoir le cœur net aujourd’hui en conduisant ma Dream chez le garagiste. Il faut savoir que c’est une opération sérieuse ici, on ne pose pas la moto pour la rechercher plus tard, il faut rester à côté de la machine le temps de l’opération pour vérifier qu’aucune pièce d’origine ne se fasse échanger. Et pour cause ! Un rapide coup d’œil du spécialiste sous le carénage détecte la raison de la panne : mon pont de diode a été remplacé à mon insu il y a quelques mois ! La pièce en question a certainement été subtilisée lors des longs stationnements à l’aéroport de Saigon, au temps où je retournais à Hanoï le week-end. Les mécanos autour de ma moto rigolent et s’exclament: « normal for Vietnamese » !!! Le chef mécano me monte une pièce d’origine après me l’avoir fait signer et perce la tête de la vis afin d’empêcher son démontage. A la prochaine panne, il faudra enlever le bloc de diodes à la meuleuse. Et de me souvenir une observation passée: sur les voitures toutes les pièces extérieures (baguettes, clignotants latéraux, sigles etc.) sont rivetées avec un soin maniaque pour éviter les petites rapines. Je m’apprête donc à plomber et signer tous les boulons de mon deux roues !
😀
Ah la Dream II, c’est vrai que c’est un élément de al vie vietnamienne comparable à la deuch’ , c’est marrant rien qu’en lisant ces lignes je me souviens avoir eu une panne comparable (après un lavage au rua xé), les laveurs avaient trop bien arrosé la batterie, j’avais du changer un élément plus tard.
Bon je me souviens aussi de son poids exact, de ses clignotants inutiles, et de sa selle 1 à 3 places ..