Peindre par temps chaud

C’est calme plat sur le blog en ce moment. Faut dire que prendre le clavier par ce temps, c’est le calvaire. Il fait une chaleur suffocante (plus de 40 degrés) et la chaleur supplémentaire dégagée par le portable est de trop. En plus, j’ai décidé de me détacher autant que possible de l’écran, j’y passe par défaut 9 heures par jour en semaine, ça suffit.
Alors il y a un mois j’ai commencé des cours de peinture à l’huile avec Laurent, le prof de Rose. Exit l’informatique, on travaille la surface, la matière, le geste. Sur l’ordinateur, à condition d’être consciencieux, tout est « restaurable ». Sur la toile, le mouvement du pinceau déterminé par le geste (bien trop maladroit dans mon cas) de la main, la position du corps, la quantité de peinture sur le pinceau, la fluidité de la peinture, la texture du fond, la forme et les poils du pinceau… tous ces paramètres et ceux imprévus qui s’ajoutent forment le résultat sur la toile.

Détail

Après 2 séances à travailler les aplats, nous avons attaqué hier certains détails importants de la toile. Fini la rigolade, on pose la peinture d’un geste et ça marche ou c’est raté. Laurent s’inquiète un peu du rendu, de la perspective, des contrastes. Moi je suis ravi par la touche, la forme non définie et l’aléatoire induit par mes gestes de débutant. Voyage très loin du rendu putassier de la photo numérique sur l’écran qui se transforme en amalgame de créneaux désaturés une fois imprimé. Sur la toile, le pigment est plein et franc, il vibre de mille façons sous la lumière. Le rendu est instantané de la main à l’œil (avec beaucoup de travail du cerveau à l’oeil en passant par la toile), pas de post traitement, de filtre et de bricolage numérique. Alors tant pis si la perspective est approximative ou la composition outrancière, ce qui compte c’est le rapport direct à l’image.

Pour parler photo quand même, un outil qui me plait bien et qui va à rebrousse poil du tout numérique c’est le Polaroïd, pour lequel on peut à nouveau trouver des cartouches en N&B sous la dénomination Impossible.