My Lid-In Le Blog

Pensées, images et fonds de tiroirs

Régime établi

Le rythme moto-boulot-dodo est bien établi. Le soir on végète devant la tivi à cause de la chaleur étouffante, en avalant des bières glacées qui nous donnent mal au ventre. La nuit, on dort mal, la clim trop froide fait du bruit et si par malheur le courant est coupé dans le quartier, on profite d’un formidable silence 5 minutes avant que la chaleur nous fonde à l’oreiller. Nos sinus sont définitivement formatés à l’atmosphère de Saigon, leurs muqueuses sont continuellement gonflées sous l’effet des agressions chimiques. On ne sent plus les odeurs d’échappement qui nous agaçaient il y a encore quelques mois, on ne peste même plus contre les nuages toxiques qui envahissent la maison lorsque les voisins allument leur réchaud à huile. Le trajet en moto se fait les yeux fermés, doubler à droite est devenu une habitude, s’imposer pour griller la priorité à quelqu’un est devenu un réflexe. Nos traits sont tirés, nos haleines fétides, nos muscles ramollis malgré nos tentatives sportives. On ne s’arrête plus trop pour essayer de discuter avec la vieille voisine qui porte continuellement des lunettes de sécurité.

Ampulex

Ampulex

On ne s’émeut plus des chauves souris qui pendouillent au dessus de notre assiette et nous cohabitons maintenant très bien avec les hordes de fourmis (au moins 5 colonies différentes) qui maitrisent leurs points de ravitaillement dans la cuisine.
Seul fait récent, ces dix derniers jours: notre connaissance de l’écosystème saïgonais a fait un nouveau bon en avant en apprenant que les insectes bleus qui sillonnent la façade de briques de la maison sont des guêpes tropicales Ampulex compressa (Pour La Science n°391, lien), prédatrices des blattes américaines si communes dans la ville. Les guêpes piquent les blattes pour les paralyser, les téléguider dans un nid et y pondre leurs œufs, c’est passionnant! Dans le passé nous avions assisté à un combat entre ces deux insectes sans comprendre.

5 Comments on “Régime établi”

  1. Bien ri en lisant ce post qui decrit un quotidien saigonnais peu ragoutant et qui fait peu rever mais qui existe bel et bien. Humour noir, espoir…!

  2. Non Juliette, nous ne sommes pas (encore) totalement désespérés… et essayons d’apprécier les petites spécialités du cru.
    D’ailleurs juste devant l’école Colette on vend de petits sachets gouter fort typiques qui sont définitivement dans la tendance ‘durable’ :
    http://gregory.lidin.free.fr/index.php/2010/02/pour-aller-pecher/
    Dans le même registre, on vend des barquettes de vers blancs au Big C, facile à trouver, à côté du blanc de poulet…. J’ai une photo dans un coin, je la posterai !

  3. C’est pas toi, Jali, qui m’avais parlé d’un condiment fabriqué à partir de cafard ? Les gens autour de moi nient l’existant d’une telle épice…
    Pourtant je suis certain d’avoir un jour mangé une sauce parfumée d’une toute petite quantité de poudre (dosé sur une tête d’épingle), présentée comme du concentré de criquet.