Autorisation parentale
Jali a ouvert le débat en parlant du programme du week-end d’entreprise à venir ce mois de Juillet. Mais revenons en arrière pour comprendre l’origine de cet évènement.
L’an dernier, alors que j’étais tout préoccupé à stabiliser l’entreprise, mettre en place les infrastructures , construire la structure administrative, ébaucher les méthodes de travail avec nos partenaires français, former les jeunes ingénieurs et manageurs, démêler le légal et balancer le financier… les employés m’ont rapidement fait part de leur unique et principal souci : maintenir la tradition du voyage annuel.
J’ai d’ailleurs vite compris que leur conception du rôle de chef d’entreprise s’arrêtait à celui d’organisateur d’évènements: fêter les anniversaires des gens, organiser régulièrement des repas bien arrosés, subventionner une multitude de petits évènements et une nébuleuse de clubs sportifs, sans parler des Moon Cake… Soyons francs, mon job de chef d’entreprise au Vietnam dépasse toutes mes attentes dans l’ampleur de sa définition.
Jugeant que ce type d’activité n’était pas dans mes principales priorités, j’ai invité les gens à s’organiser un « Staff Comittee » – sorte de CE – pourvu d’un budget déterminé: à eux de le gérer, assistés de la Directrice administrative et financière. Après une mise en route difficile (et oui il faut faire des compromis) un projet se dessine, concrétisé en grande partie grâce au suivi de la DAF. Et voilà qu’une question inédite surgit au jour de finaliser les chambrées de ce fameux week-end : est-ce que les gens non mariés peuvent partager une chambre ? Considérant l’âge des intéressés (+ de 25 ans en moyenne), et le fait que certains employés invitent leurs amies – à leurs frais – à partager l’évènement, je n’y vois pas d’inconvénient, dans un premier temps. Mais voilà qu’un manageur, se référant aux bonnes pratiques passées, me rappelle « qu’au Vietnam ce serait incorrecte », et que ma responsabilité pourrait être mise en cause « en cas de problème ». Et oui car ces jeunes filles de 25 ans passeraient sous ma responsabilité le temps du voyage, au détriment de leur famille. (Quid de la responsabilité individuelle ?) Qui sait si elles ont eu l’aval de leur famille pour passer la nuit avec leur fiancé, ou pire leur petit copain !? Mon imagination, nourrie de milles images issues de feuilletons asiatiques à la guimauve narrant des histoires romantiques qui se finissent en drames familiaux, ne fit qu’un bon: me voilà pourchassé par une tribu saigonnaise (et dieu sait que la famille est grande, ici) demandant réparation pour une grossesse non calculée (dans le sens financier du terme aussi), ou pire vitriolé par une promise trompée. Ma décision fut immédiate: les garçons et les filles auront des dortoirs séparés, et les professeurs feront des rondes pendant la nuit pour vérifier le bon ordre des choses.
Pourtant, une exception me tourmente : Jali & Julie, couple français non marié, pourront partager une chambre. Mais si les employés évoquent leur exemple en demandant des explications, ils devront se plier à la règle commune: chambre à part ou lettre écrite des deux familles. Pour ma part, je me félicite tous les jours de notre mariage!
Excellent article, avec ma copine (non-mariée) nous avons bien rigolé. Comme dit précedemment la lettre de la famille n’ est absolument pas un problème par contre elle ne contiendra pas de « red stamp » ce qui peut paraitre insensé ici, … je sais je sais.
Vivement ce week-end (et encore tu n’as pas eu les détails des « jeux » organisés… ça envoie du lourd comme on dit ; façon club-med)