Nous voilà donc confinés depuis 10 jours. Le confinement a démarré pour moi mardi 17 mars à midi, nous sommes le 27. Dix jours que je ne suis pas du tout sorti de la maison et que nous vivons au rythme des informations et instructions énoncées par le gouvernement. Les restrictions se sont durcies de jour en jour mais au niveau du travail et de l’école, les choses étaient claires assez rapidement : télétravail pour au moins deux semaines, annoncé dès le 16 mars. Limitation de déplacement à l’extérieur au strict minimum.
Pour le travail je me suis installé au rez de chaussée, dans le ‘grand gite’. Nos locations ont été désertées par nos deux locataires qui devaient y rester sur mars et avril, car leurs stages ou boulots respectifs ont été annulés. Je me suis mis dans le grand gite car c’est un espace neutre, sans objets personnels, et bien séparé du reste de la maison.
Elsa est dans son bureau, Aglaé passe un jour chez moi, un jour chez elle pour y faire sa classe. L’école est en effet assurée par l’intermédiaire d’une feuille de route quotidienne envoyée par email par la maitresse. Au début du confinement, faire l’école avec nous était difficile pour Aglaé mais maintenant le rythme est pris et elle arrive à se concentrer et à être efficace. En règle générale tous les devoirs sont faits le matin.
Rose aussi est alimentée par ses professeurs, elle travaille régulièrement. Certains profs sont assidus et donnent du travail régulièrement, d’autre rien. C’est pour Rose que l’adaptation au confinement a été le plus difficile. Au début elle voyait ça comme un long week-end. Les interdictions difficiles à comprendre. L’organisation personnelle pour travailler sans cours aussi. Mais surtout l’impossibilité (inconcevable) de ne pas voir ses potes. Dur pour elle.
Nous nous levons tous quasiment à la même heure qu’en temps normal. Je me réveille à 7h mais je flâne 15 minutes de plus que d’habitude au lit, le luxe. C’est finalement le temps que je gagne à ne pas me rendre au travail.
Toute la famille se retrouve au petit déjeuner avant 8h et nous nous répartissons dans nos ‘bureaux’ avant 9h, pour travailler isolés jusqu’à midi trente.
Nous avons mis en place les TIFF ou TIP Travaux d’intérêt familiaux (forcés), histoire d’impliquer les filles quotidiennement dans le fonctionnement de la maison. A ce titre, Aglaé m’a bien aidé à nettoyer la cour (mousses et mauvaises herbes entre les pavés). Rose s’est attaquée au nettoyage des fenêtres, il y a de quoi dans la maison. Pour ma part j’ai entamé un énième chantier ‘peinture des fenêtres avec la dernière fenêtre de la série, celle de derrière le piano. Et rafraichissement de la première rénovée, celle du canapé au 1er… Oui ça doit faire 6 ans maintenant et le pare goutte prend cher sur cette façade. Les très anciennes fenêtres seront remplacées d’ici à l’été ou l’automne.
Elsa et moi sommes persuadés que les décisions tardives du gouvernement de confiner la population est liée au 1er tour des élections municipales. D’ailleurs le choix de sortir la ministre de la santé au profit de la candidature à la mairie de Paris est dans la même veine de décision pas franchement bien inspirée. Par ailleurs, le précédent du H1N1 n’a pas incité les politiques a être très proactifs dans les décisions de précaution…
La bourse s’est effondrée de plus de 30% en un mois, comme prévu. Évidemment à l’heure qu’il est nous avons perdu du fric dans l’affaire. Pas inquiet car c’était pas de l’argent vital. Profiter de l’opportunité pour injecter du cash au plus bas des cours ? A réfléchir.
On observe (déjà avec nostalgie) les effets positifs du confinement sur l’environnement; symboliquement une chouette a fait son apparition ces derniers jours, très proche elle hulule en début de nuit. Moins de bruit en ville, moins de voiture (on entend passer les bus en bord de Maine). Moins d’avions, d’achat de saloperies. On sait pourtant que ce n’est qu’une pause et que l’économie reprendra comme avant et de plus belle, boostée par les incitatives gouvernementales. Fi à l’environnement ! Si seulement la crise du Coronavirus laissait une trace dans la société ou l’inconscient collectif quant à l’anomalie que constituent les excès de transports, de consommation, etc. On rêve, bien entendu. Suspendue de la sorte l’économie ne résisterait pas 3 mois et il tarde à tous les acteurs d’appuyer sur le bouton. D’ailleurs étrangement le gouvernement essaie de rallumer le secteur de la construction. Pourquoi ce secteur plutôt qu’un autre ? Les ouvriers seraient moins exposés que les autres travailleurs ? Ca ressemble encore à des décisions de classe.
Une première aujourd’hui : Elsa m’a coupé les cheveux et finalement j’ai pris les ciseaux pour en couper plus. A propos de coiffeur, le miens, auquel j’étais fidèle depuis 5 ans, a disparu du jour au lendemain. Le WE précédent le confinement je suis passé devant son échoppe et… plus rien. Une autre boutique de coiffure à la place. J’ai vérifié, il a cédé son fond de commerce. J’y étais passé la semaine précédente. Il n’avait pas prévenu ses clients. Certainement nécessaire par le fait qu’il cède son fond de commerce. En tous les cas le gars était spécialisé dans l’achat/rénovation et revente de maisons d’habitations et autres commerces. Je pense qu’il vivait de cela plus que de la coiffure car je n’ai jamais vu grand monde dans sa boutique. C’est justement cela qui me convenait : je pouvais téléphoner à 9h le samedi matin pour obtenir un rendez-vous à 11h. Magique.