Coteaux du Layon – Beaulieu – Domaine d’Ambinos – Millésime 1978
J’avais ramené cette bouteille de Coteaux du Layon d’Alsace à Angers en décembre 2014, lors de notre emménagement, parmi 12 autres bouteilles prises au hasard dans la cave laissée par mon père décédé 7 ans auparavant. Mais c’est cet automne, en parcourant les archives d’articles du père et en particulier la collection de colonnes intitulées ’bouteille’ (voir ci-dessous), que j’ai reconnu l’étiquette de cette bouteille qui dort maintenant dans notre cave angevine. L’article a aussi attiré mon attention parce qu’il évoque un vin du Pays de Loire, chose très rare dans la cave du père et qui surtout concerne notre nouvelle région d’adoption.
Le père était particulièrement calé pour les vins d’Alsace, mais son intérêt pour les vins balayait toutes les régions et ses articles ainsi que sa cave le démontrent. Mais les Pays de la Loire sont bien loin de l’Alsace et c’est grâce à ce lot de bouteilles que je sais qu’il est venu par ici; en lisant l’article, on saura ce qu’il a ressenti en buvant la même bouteille 13 ans auparavant. Et l’aventure continue puisque nous pouvons ouvrir aujourd’hui, en 2015, cette même bouteille, afin de partager et comparer nos émotions, à distance et à travers le temps.
Un bémol quand même : la bouteille laissée dans la cave n’est pas exactement celle bue par le père (Coteaux du Layon Beaulieu 89), ce n’est pas le même millésime. Celle en notre possession aujourd’hui est de 1978… soit un vin de 37 ans ! Bon exercice pour vérifier les propos de l’article, qui annonce « un vin de 12 ans d’âge gouté dans sa jeunesse » !
La bouteille de 1978 présente un bouchon moisi à son extrémité, il faut dire que notre cave, où la bouteille a passé sa dernière année, est assez humide. Le bouchon est fragile, mais sort d’un seul tenant et est resté très sein sur presque toute sa longueur. Odeur neutre pour le bouchon. C’est prometteur.
Le vin a une belle couleur dense or – citron (pas ambrée), fraîche et lumineuse. Pas de dépôts ni de cristaux. Un nez léger ‘de champignon ou de terre humide’, pas désagréable ni agressif, est-ce le fameux signe du botrytisé ?
La bouche attaque fort – pas de signe de vieillesse, le vin empli le palais. Le goût est intense et fruité, oui il en ressort une forte note de mirabelle. Le vin reste longtemps en bouche, il laisse une trace de force presque poivrée. L’impression générale est que l’on ne boit pas un vieux vin, mais un vin en pleine maturité, épanoui, expressif et heureux.
Quelle heureuse surprise que l’ouverture de cette bouteille ! Sans nous forcer, nous avons retrouvé les mêmes notes que le père évoquait 13 ans auparavant, dans une bouteille en pleine maturité, prête à être bue.
Le vin ne me parle pas (encore) j’ai du coup été étonné de lire avec intérêt cette note 🙂