3 semaines que je suis au Canada, au Québec.
Mes semaines sont si variées que j’ai l’impression d’être ici déjà depuis longtemps.




J’ai été invitée à mon arrivée dans les Laurentides, des montagnes moyennes à 1h30 au Nord de Montréal, dans le chalet d’une collègue. Le printemps est tout juste installé. Les températures sont très fluctuantes : une chaleur étouffante le soir de mon arrivée et, le lendemain, chute de 20 degrés.

De premières semaines fraiches et pluvieuses par la suite à Montréal.
J’ai expérimenté 2 retraites d’écriture très différentes, l’une avec une cinquantaine de doctorant.e.s au manoir d’Yonville, près du lac Saint Louis. J’ai tellement socialisé pendant les pauses d’écriture ! Rencontre avec de très belles jeunes personnes, parfois moins jeunes aussi. Les sujets de recherche sont très ancrés dans des problématiques canadiennes, et ces retraites sont à la fois une découverte du dispositif mais aussi une découverte de certaines facettes du Québec. Si nous partageons une langue, avec nos variantes, le métissage très fréquent du français et de l’anglais chez les plus jeunes étant très fréquent en québecois, je me rends compte que nous n’avons pas forcément de « culture partagée », c’est-à dire une culture commune à des personnes de générations et de classe sociale différentes : les tubes, les films, les écrivains, etc. connus de tout le monde en France ne sont pas les mêmes au Québec. Les usages sociaux en sont pas les mêmes non plus, beaucoup plus « américains » qu’européens, il me semble. Un sens du collectif, une politesse de surface dans les rapports sociaux qui lisse les rapports et permet des relations au quotidien plus agréables. Pour les valeurs, je n’ai pas encore vraiment compris.


J’ai fait l’expérience, les jours suivants, en plus d’une courte retraite de type « réseau de recherche » dans le chalet (maison de vacances) d’Emilie, la collègue qui me reçoit, de vivre un quotidien de chercheuse à l’UQAM. Vélo, bureau, pause déjeuner avec son lunch ou au restau, réunion de travail, réunion de travail élargie à plusieurs départements sur des sujets qui m’intéressent, retour à la maison sur le Mont-Royal à vélo, ce qui suppose de monter une belle côte et de revenir suante.


Je dine tôt, vers 18h, à la maison ou dehors. Je fais une longue pause de 2h puis travaille un peu le soir, 2 fois 50 minutes. La propriétaire des lieux n’est quasiment pas là. Elle est en perpétuel mouvement, sympa, semble ne pas très savoir où elle habite à ce moment de sa vie.

Me voilà partie pour une dernière retraite, au Baluchon, au-dessus de 3-rivières (photo ci-dessus) ; c’est une retraite pour les enseignants-chercheurs de l’UQAM. Nous sommes une vingtaine, dans un cadre idyllique. Mercredi soir, je filerai à Québec où je resterai jusque vendredi matin puis Montréal et avion le soir même.
C’est un séjour riche, durant lequel je vis des expériences variées, dans des lieux multiples et sous des températures diverses, qui me fait perdre mes repères temporels habituels. J’ai l’impression d’être ici depuis si longtemps. Partir vendredi sera le bon moment. Celui de retrouver Grégory et les filles à qui, je ne cesse jamais vraiment de penser.